Aujourd’hui, veille des élections, chaque parti revendique la transparence et la participation des citoyens à la construction des projets qui les concernent, et c’est peut-être une bonne nouvelle.
Mais force est de constater que la majorité sortante n’a jamais pratiqué la transparence ni vraiment incité à la participation des Braivois à ses prises de décisions. Les promesses qui circulent dans la majorité ou dans l’opposition restent vagues ou peu réfléchies et on peut facilement y déceler l’opportunisme électoral. Les bonnes vieilles habitudes paternalistes reprendront vite le dessus avec à la clé 6 années supplémentaires de particratie et d’opacité.
Nous souhaitons tous une commune plus transparente, restant à l’écoute de la population et favorisant sa participation effective à la prise de décisions. Avec pour corollaire des décisions de meilleure qualité et souvent plus faciles à mettre en œuvre.
Chez Ecolo nous sommes convaincus que la participation et les biens communs redonnent du pouvoir et de l’autonomie aux citoyens en les plaçant en permanence au centre du jeu politique. C’est aussi un formidable outil de dynamisme social et économique pour notre commune.
Le GAC de Braives, le SEL, Braives-Burdinne en transition, et bien d’autres … sont toutes des initiatives citoyennes qui n’ont pas attendu le politique pour agir. Nous souhaitons reconnaître, protéger et soutenir celles-ci de manière active, soutenir celles et ceux qui, sur notre territoire, génèrent, gèrent et partagent des ressources, répondant ainsi à des aspirations collectives et durables.
Nous faisons le pari de l’intelligence collective pour garantir la gestion la plus efficace et la plus juste des biens communs au bénéfice de tous et de toutes.
Information
À l’ère numérique, le site internet de la commune ne peut pas être juste une vitrine et doit évoluer vers une véritable plateforme d’échange d’information et de communication transversale. Notamment en développant ou relayant les applications existantes qui favorisent l’entraide, renforcent le modèle associatif et la solidarité (aides ponctuelles aux personnes âgées ou en difficulté, échange de services, taxi-social, …). La commune doit initier ou soutenir des initiatives, même privées, d’utilité publique car elles nous mènent vers la réalisation des objectifs associés au développement durable (covoiturage, prêt de matériel, achats groupés,…).
Il est impératif d’offrir aux habitants la possibilité de recevoir un courriel d’information sur base d’une inscription sur le site de la commune, ils pourront y choisir les sujets sur lesquels ils veulent être informés (par village, par thématique,etc.). Pour nous permettre de prendre une part active dans la gestion communale, les autorités doivent mettre à disposition une information synthétique où les enjeux importants apparaissent avec clarté et simplicité, et mettre en place un système de consultation de la population sur tous les sujets importants ou sur lesquels elle demande à être consultée. Ceci tant via le site internet de la commune que via le bulletin communal afin de n’exclure personne. (*)
La commune doit informer de toutes les enquêtes publiques en cours, classées par thématiques et par village, et mettre à disposition tous les documents utiles. Si chaque citoyen doit pouvoir donner son avis individuellement, il est aussi important que les citoyens puissent se regrouper. Encourager les dynamiques de comité de village, notamment en leur donnant accès gratuitement aux salles de village pour se réunir régulièrement. Pour tous les gros projets (constructions et aménagements), intégrer dès le départ un comité de suivi constitué de riverains et de représentants des villages.
Transparence
En matière de transparence une commune moderne se doit de faciliter l’accès à l’information qui la concerne en publiant notamment la liste des élus et de leurs mandats, le montant de leurs rémunérations, ainsi qu’une liste accessible de contacts-clés au sein de l’administration.
Afin que chacun puisse se tenir informé les débats des conseils communaux doivent être organisés à dates fixes et diffusés en direct (video webcast), archivés ensuite avec les P.V et comptes-rendus sur le site de la commune pour consultation ultérieure.
Construire ensemble nécessite d’abord le dialogue. Tous les ans seraient organisées des rencontres entre le Collège Communal et les habitants pour échanger et traiter de sujets communs et présenter le bilan des actions en cours ou réalisées.
Ces derniers pourraient, à l’avance, poser leurs questions ou émettre leurs suggestions. Nous pensons que le résultat négocié créera un bien-être global plus important qu’un projet élaboré en dehors de tout processus participatif.
Participation
Gérer ensemble les biens communs, c’est aussi gérer les finances de la Commune, idéalement en impliquant la population dans le débat sur le budget communal. Bien entendu tout n’est pas possible car de grands projets sont déjà sur la table et vont accaparer une grande partie des investissements.
Mais nous pourrions développer un budget participatif, où l’affectation de par exemple 5% du budget d’investissement serait décidée par les citoyens. À l’instar de ce que d’autres villes ou communes pratiquent déjà avec succès, tout citoyen ou groupe de citoyens pourrait soumettre un projet relevant de l’intérêt général. La Commune examinera la possibilité technique de réalisation du projet. Les citoyens pourront défendre leur projet avant de passer au vote via la plateforme numérique ou via le bulletin communal, il doit s’agir d’un vrai dialogue pour réaliser des projets bénéfiques à tous.
Les enjeux principaux de la participation sont à nos yeux de la maintenir vivante dans la durée, de permettre à tous de participer afin que l’issue des processus participatifs soit représentative de l’opinion d’une frange diversifiée de la population.
Un écueil à éviter est toutefois d’en faire trop, de noyer les citoyens dans un flot d’informations non structurées, non essentielles. L’autorité doit se garder de consulter intempestivement sur des enjeux mineurs, mais doit plutôt laisser les citoyens choisir ce sur quoi ils veulent être consultés.
Un autre écueil serait de mettre en place des outils participatifs que seule une partie de la population pourrait utiliser, il est important de veiller à résorber au mieux la fracture numérique.
Un troisième écueil serait, enfin, de faire prendre des décisions par la seule partie de la population qui y voit un intérêt direct. Il est dès lors particulièrement important de choisir le bon outil et la bonne méthode lorsqu’on veut promouvoir la participation.
Les moyens et les exemples à suivre existent, seule manque la volonté de faire autrement.
– Michael Therer
Remerciements aux nombreux rédacteurs des listes ECOLO et ECOLO OLLN pour leur travail, leur partage et leur constante inspiration.
(*) addendum 28/9/2018 – Certains proposent aujourd’hui d’utiliser la plateforme Facebook comme canal de communication entre la commune et ses habitants. Ce serait à mon sens une grave erreur de confier notre plateforme d’échange et nos données à une multinationale américaine et cela aurait surtout pour effet de favoriser une frange de la population connectée et d’exclure de facto la moitié de nos concitoyens. Je ne prétends pas avoir la formule magique, mais une participation citoyenne démocratique demande plus d’ambition, du travail de réflexion et un choix de méthodologie pour s’assurer que le plus grand nombre soit représenté de manière équilibrée.
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